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la font'N j'M !

« Les Fables de la Fontaine en langage SMS & PMS »

Sortie le 7 novembre 2005

( Le cadeau insolite pour Noël )

ISBN : 2-912458-26-9 - Éditions Megacom-ik

COURS SMS - LEÇON N°3

Jeudi 2 décembre, le prof Phil Marso retombe sur terre après un petit trajet sur un nuage médiatique. Il a bien conscience que les défenseurs de la langue française aimeraient voir son cours SMS rayé de la carte. Il tient à mener sa classe jusqu’au bout de l’année scolaire 2005. Ce n’est pas quelques sauvageons de l’Académie des Lettres qui vont perturber son cours. Quoi que ! En tout cas, à l’étranger il y a un certain engouement. Le nombre d’inscriptions provenant de l’étranger, à la newsletter de profsms.com, est là pour le confirmer. Aujourd’hui, la troisième leçon va sans aucun doute dérouter beaucoup d’élèves.

Jeudi 2 décembre 2004

Les élèves entrent dans la classe « SMS » en même temps que le prof. Rico Balcionne ouvre les hostilités.

 « Phil Marso, si je puis vous donner un conseil, quand vous passez à la télévision, demandez Rico Balcionne pour le costard. Votre chemise mouchetée kaki, ça passe mal. Ça donne l’impression que vous êtes déjà retranché dans vos idées sur le SMS. Sur le front de libération de la langue française, on vous dégomme dans le viseur cathodique avec une tenue pareille. Franchement, ça manque de classe ! »

Jo Labricole confirme.

« Il a raison, le Rico. Vu son casier judiciaire, il s’y connaît pour tailler un costard qui le regarde de travers dans la caméra photomaton. Ça fait pas un pli, les deux pieds devants !»

Rico n’apprécie guère les rumeurs non fondées.

« Jo Labricole ! T’inventes ma légende. J’ai jamais eu de crime de sang sur les mains.

– C’est sûr ! Vu les taches d’encre que tu laisses sur tes devoirs. Tu peux même pas barboter la copie du voisin. »

Rico lâche dans un sourire ironique :

« Chacun ses bavures, Jo. Les miennes sont plus propres que celles des flics. »

Jo Labricole n’apprécie guère que l’on mette la grande maison en doute. Il sort ses menottes. Phil Marso pointe Jo du doigt.

« Merci pour les accessoires, M. Labricole. Mais ici, on n’attache les mots qu’avec l’apostrophe. »

Bruno Lartillard sort de sa torpeur alcoolisée.

« J’ai pigé ! Vous avez insisté lourdement sur France 2 à propos de l’apostrophe dans l’écriture SMS.

– Bravo, Lartillard ! Je vois qu’aujourd’hui, une petite lumière s’est manifestée dans votre esprit.

– Euh… Dites plutôt une minuterie. Enfin, si j’ai compris ce que vous avez dit au 13 heures d’Hondelatte. L’apostrophe se répète dans l’écriture SMS. Ouais ! Un peu comme moi quand j’ai trop bu… et que j’ai le hoquet. J’ai retenu aussi que votre livre Frayeurs SMS est aux éditions MEGACOM-HIC !!! »   

La classe éclate de rire : lol ! lol ! lol !

Le prof rigole à son tour avant de durcir le visage.

« Assez plaisanté ! Aujourd’hui, le cours est important. Si j’insistais effectivement sur l’apostrophe, ce n’est pas gratuit. Il est primordial que vous assimiliez la leçon n° 3. Sinon, vos lacunes seront reportées éternellement sur votre forfait de compréhension au cours SMS. »

Squelletine fait une remarque désobligeante.

«   C’est n’importe quoi ! Si on joue avec l’apostrophe dans l’écriture SMS, le message ne sera pas court. »

Les élèves approuvent d’un haussement de tête la remarque tout à fait pertinente.

« Mademoiselle Squelletine, c’est justement ce qui me démarque du SMS pratiqué sur du mobilou. Regardez sur votre écran d’ordinateur. »

Une phrase s’affiche sur tous les écrans des élèves :

JtapL DkejpE tle+bo 2laklass

 Sao Lambolo lâche :

« Putain ! Quel charabia. On dirait que c’est pour jouer au Scrabble. Comment veux-tu former un mot, avec ? »

Germaine Poulbiole, qui suit attentivement le cours depuis le début, répond :

« Sao, on doit pas faire un mot. C’est une phrase en SMS. »

Le prof rajoute :

« Le SMS argotique ! Voilà ce que vous avez devant vos yeux. »

Une autre phrase s’affiche au-dessous de la première :

J tap’L dê ke J p’E, tê le plu bo 2 la klass.

Le visage d’Aline Béluza s’illumina.

« Là ! Je comprends un peu mieux. La phrase veut dire : Ji tapelle dès que je p’… E. tê le plus beau 2 la classe. »

Le prof rectifia :

« Je t’appelle dès que je peux. Tu es le plus beau de la classe. »

Squelletine revient à la charge.

« Vous nous prenez pour des analphabètes. L’apostrophe, c’est pour les débiles mentaux ! »

Un troisième message s’affiche sur l’ordi :

D’bil mento, alon un p’E 2 r’S’P , s’keletine. survé’yé votre langa’J kom votr’ anoré’6. l’apostrof  es 1 agen 2 lièzon entre lê 6’lable.

 Les autres élèves sont pleins d’interrogations face à cette démonstration. Mais avec néanmoins plus de curiosité, dans la tentative de compréhension, sur le rôle que pouvait apporter cet élément nouveau, perturbateur, qu’est l’apostrophe. D’autres phrases suivirent avec la même méthode d’approche.

Une heure plus tard, le cours touche presque à sa fin. Phil Marso insiste une nouvelle fois sur le rôle de l’apostrophe concernant l’enseignement du SMS qu’il compte inculquer pendant toute la période scolaire.

« L’apostrophe va vous ouvrir des portes insoupçonnables, secrètes, qui vous mèneront dans des jeux ludiques, poétiques… Voire hallucinatoires ! »

Germaine Poulbiole s'extasie.

« Ce prof me rappelle mes virées à Katmandou dans les années baba cool. »

Mark Blankitude tempère Germaine.

« T’es ravagée, Germaine. L’apostrophe, c’est juste pour faire style. »

Tout le monde a entendu l’insinuation.

« Mark ! Détrompez-vous ! L’apostrophe n’est qu’une pièce maîtresse pour donner ses lettres de noblesse à l’écriture SMS. »

Squelletine faillit avoir le mot de la fin.

« Voilà que Phil Marso se prend pour Bernard Pivot. On touche le fond !

– Non, Squelletine. La forme ! C’est ce qui nous différencie, vous et moi. »

Gilles Kaoli tente de consoler Squelletine.

« T’es terrible, toi ! Arrête de te pointer avec tes gros sabots en cours. Le prof t’épingle avec ton blèm d’anorexie. Tu devrais avoir des idées plus large sur le SMS.

– Désolé, Kaoli ! Mais, je suis attachée à la langue française.

– Squelletine ! Lâche-toi un peu. Tiens ! Roule-moi une p’L. Tu verras ça, c’est de la langue vivante ! »

Phil Marso s’adresse une dernière fois à ses élèves, mais de vive voix avant de leur remettre les devoirs de la semaine.

« Durant toute l’année scolaire, nous allons nous familiariser avec l’apostrophe pour bien l’assimiler dans la lecture du SMS. Mais ce n’est qu’en deuxième année que nous apprendrons à mettre spécifiquement ce caractère à sa place. »

Remarque : Quand l’apostrophe est signalée à la fin, elle remplace la voyelle e.

Devoir N°1 

Mettez au bon endroit l’apostrophe pour que la phrase soit plus lisible en SMS :

  nul omm ne pE êtraQzé, areT ou Dtenu ke ds lê K DtRminé par la loa É selon lê formkL a prSkrite

  la garanti dê droa 2 lomm É du 6toay1 néC6te 1 force publik; c7 force es donk 1stitué pr lavantaJ 2 tous, É non pr l’utiliT partiQliR 2 cE a ki L es konfié

Devoir N°2

Ecrivez une phrase en SMS en jouant avec l’apostrophe dans l’écriture et envoyez-la nous pour la correction.

  Envoyez votre copie par e.mail au prof Phil Marso : philmarso@yahoo.fr

Si vous avez des remarques à faire sur la 3e leçon, n’hésitez pas à nous écrire. Merci de votre participation.

  Vous avez 24 h pour me rendre le 2'voar. m'R'6 !

Phil Marso - © Megacom-ik 2005

CORRIGÉS LEÇON N°3

Retrouvez les élèves et d'autres leçons dans le nouveau livre « CP SMS » de Phil Marso

ISBN : 2-912458-24-2 - Éditions Megacom-ik

ISBN : 2-912458-25-0 - Éditions Megacom-ik